HISTORIQUE DE NOTRE PAPETERIE DE RAMBERVILLERS

La papeterie de Badlieu à Rambervillers appartenait à la société Henry BOUCHER Fils et Cie qui exploitait par ailleurs la papeterie du KERTOFF prés de GERARDMER et la cartonnerie du Saut-de-la-Cuve à Saint - Amé. 

         Elle est située sur un bras naturel de la Mortagne, autrefois propriété des évêques de Metz, suzerains de Rambervillers, qui possédaient sur cette rivière plusieurs moulins et donnaient à d'autres licence d'utiliser la force du cours d'eau. 

        C'est ainsi qu'une annexe de la papeterie de Badlieu fut un moulin à blé dont l'existence remonte au moins à 1358 et dont les évêques de Metz restèrent propriétaires jusqu'à la Révolution. 

        A l'emplacement du groupe principal de la papeterie actuelle, l'eau de la Mortagne a fait tourner depuis le XV e siècle des moulins à écorces et à huile et des meules servant à polir des armes blanches dont on trempait les lames dans la source qui alimente encore l'usine en une eau de fabrication très pure. 

        En 1760, Dominique PARIS achète le moulin à millet et le battant à écorces qu'il transforme en un moulin à papier.

Celui - ci passe entre les mains de plusieurs propriétaires dont les frères Leseur, imprimeurs à NANCY, Nicolas Krantz, ancien fontainier du roi Stanislas, et Joseph Tardu  qui porte l'équipement du moulin à trois cuves avant de le vendre en 1827 à Nicolas Retournard, originaire de Valoire en Savoie. 

        Celui-ci reconstruit presque entièrement l'usine qu'il équipe de quatre cuves ; il creuse des étangs destinés à contistuer une réserve d'eau et il monte , en 1839, une machine à papier continu de 1,30 m de large, la troisième installée dans les Vosges. La papeterie de Badlieu est alors dotée de tous les perfectionnements techniques et elle constitue l'un des plus beaux établissements industriels du département. 

       Nicolas Retournard meurt en 1852 en laissant onze enfants et à la suite de cessions successives de parts entre les enfants tiers, l'usine revient à une de ses petites-filles, Mme veuve Gadel et à ses enfants. Malheureusement l'affaire périclite, faute surtout de moyens financiers pour renouveler l'outillage. Elle est alors rachetée par Henry Boucher en 1899.

       Descendant par sa mère de papetiers qui exploitaient depuis le milieu du XVIII e siècle la papeterie du Grand-Meix à Docelles, Henry Boucher avait d'abord dirigé cette usine en association avec son frère Louis. En 1881, il avait créé, près de Gérardmer, la râperie, puis la papeterie du Kertoff ; il avait également racheté et agrandi la cartonnerie du Saut-de-la-Cuve à Saint Amé. Député des Vosges depuis 1889, ministre du commerce et de l'industrie, président de la chambre de commerce des Vosges, il fut aussi président d'honneur du syndicat Général de la Papeterie Française. 

      Aussitôt rachetée la papeterie de Badlieu , Henry Boucher entreprend d’en remplacer le matériel désuet ; Il y monte une turbine hydraulique, une chaudière, une machine à vapeur et il installe en 1903, une machine à papier de 1,70 m de large comportant un cylindre frictionneur. C'est la machine I. Cette machine a été démonté depuis. 

      En 1908, il donne l'usine à l'un de ses fils , André Boucher, ingénieur des Arts et Manufactures, puis il se retire des affaires ayant fondé en 1910 la société Henry Boucher Fils dont il confie la gérance à MM André et Paul Boucher. Apport est fait à la nouvelle société des trois usines du Kertoff, du Saut-de-la-Cuve et de Badlieu ; cette dernière voit se poursuivre le programme de modernisation de son matériel : installation de piles Eichorn construites par Alimand, d'une nouvelle chaudière de Nayer, d'une calandre, de coupeuses et de bobineuses et montage en 1912, de la commande électrique de la machine à papier par survolteur-dévolteur. 

      La guerre de 1914 interrompt ces travaux et les gérants étant mobilisés, Mr Henry Boucher reprend la direction de l'affaire. La papeterie de Badlieu est arrêtée, son personnel restant est transféré à l'usine du Kertoff et pendant la bataille de la Mortagne, elle est endommagée par de nombreux obus allemands. 

      A la fin de 1919, Mr André Boucher remet l'usine en service avec beaucoup de difficulté; C’est ainsi que la pénurie de charbon oblige, pendant de longs mois, à chauffer les chaudières au bois. C'est n'est qu'en 1924 qu'il est possible d'entreprendre des travaux sérieux et de monter une machine à papier Thiry de 3 m de large, une bobineuse, une coupeuse, etc... Cette machine, actionnée par un moteur à courant continu à vitesse variable, possède un gros frictionneur de 3,50 m, l'usine tendant, dés cette époque à se spécialiser dans la fabrication des papiers frictionnés. 

      1927 voit l'installation d'une râperie, très moderne pour l'époque ; construite par Voith elle possède un défibreur continu à chaînes entraîné par un moteur asynchrone synchronisé de 690 CV . 

      1930 c'est l'installation d'une machine à contre-coller sur laquelle est mise au point la fabrication d'une carte spéciale baptisée Rigidex qui était la spécialité de la maison. 

      1939 la guerre et l'occupation n'arrête pas totalement l'usine de Badlieu dont la marche se poursuit de façon intermittente parmi les pires difficultés. A la libération, en septembre 1944, elle échappe de justesse à la destruction sous les coups des artilleries américaine et française, puis allemande. A la même époque, l'usine du Kertoff, moins heureuse, est incendiée et dynamitée par les allemand et la paix revenue, il est décidé de n'y remonter qu'une machine et de faire porter l'effort principal de la société sur la papeterie de Badlieu. 

      Un programme méthodique de modernisation et de développement avait été établi, il était l’œuvre d'une petite équipe animée par Mr Roger Hochart, ingénieur des Arts et Manufactures et gendre de Mr André Boucher. 

     Ce programme a porté sur les points suivants :

     * Mise en service d'un nouvel atelier de préparation de la pâte par hydrapulpers, modernisation des piles et amélioration très complète de la machine II Thiry.

     * Installation, à partir de 1956, d'une machine III de 3.10 de large, construite par Voith, dotée d'un gros sécheur chromé de 4.50 m de diamètre et alimentée par un système de raffinage automatique duocycle.

     * Montage d'une bobineuse, d'une seconde contre-colleuse et de trois coupeuses jagenberg.

     * Amélioration de la distribution de vapeur et d'énergie électrique par la mise en place, au centre de gravité de la papeterie, d'un poste de transformation de courant et d'une chaufferie équipée notamment de deux chaudières Lardet neuves.

     * Travaux de captage de la source et installation d'appareils d'épuration des eaux de fabrication et des eaux d'appoint aux chaudières.

     * Mise en place d'un turbo-alternateur Bréguet de 1250 CV

     * Installation d'une rectifieuse Dronsfield capable de rectifier tous les cylindre de l'usine et de leur assurer avec précision le bombé nécessaire. 

     1969 Elle rachète plus de 65 %des actions de la SA PATES, PAPIERS ET TEXTICOLORES (P.P.T) qui rassemble deux usines :

             * une dans la SAVOIE aux Echelles.

             * et l'autre dans l'ISERE à Entre-Deux-Guiers. 

     1973 Fermeture de l'usine du Kertoff. 

     1986 La SARL Henry BOUCHER se transforme en SA au capital de 11 985 000 Frs    

     1989 Vente de l'usine de Saint Amé.
            

SOUVENEZ VOUS :Rachat de l'entreprise par le groupe MATUSSIERE ET FOREST suit à la décision du conseil des Papeteries HENRY BOUCHER. Cependant l'entreprise a gardé son identité au sein du GROUPE MATUSSIERE ET FOREST. 

     1990 Après la prise de contrôle des Papeteries Henry BOUCHER et de sa filiale PATES PAPIERS & TEXTILOSES , MATUSIIERE & FOREST fait son entrée à la  bourse de LYON . 

     1995 Fusion de la papeterie H. BOUCHER dans le groupe MATUSSIERE ET FOREST.        

     1995 Le 29 octobre  usine est certifiée ISO 9002        

     1996 La papeterie H. BOUCHER change de nom et devient MATUSSIERE ET FOREST

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