Philippe BRUN Société Civile Professionnelle
d’Avocat *** 12 Rue du Clou dans le Fer - 51100
REIMS Tél : 03.26.05.43.53
Fax : 03.26.05.48.20 Tél. Service Gestion :
03.26.05.48.27 Monsieur le Procureur de la République Tribunal de Grande Instance GRENOBLE Fax 04 38 21 22 55 REIMS,
le 23 décembre 2004 N/réf. : CE PAPETERIES MATUSSIERE & Monsieur
le Procureur, En ma
qualité d’avocat, j’interviens au soutien des intérêts du Comité
d’Etablissement de RAMBERVILLERS (88) appartenant au Groupe des
Papeteries MATUSSIERE & FOREST. Cet établissement
a fait l’objet d’une procédure collective, ce qui a entraîné le
licenciement de tous les salariés et engendré également, bien évidemment,
de lourdes conséquences sur le tissu économique local. La société
Papierfabrik LENK GMBH & Co s’est déclarée intéressée par la
reprise de l’établissement de RAMBERVILLERS et s’est attachée, pour
ce faire, le partenariat de financiers. Ces
derniers, avant de s’engager définitivement, ont tout naturellement
voulu connaître l’intégralité des éléments objets de la reprise
(situation juridique des biens, licences, brevets, immeubles, états,
...). C’est
avec beaucoup de surprise que la Société LENK
s’est vue confrontée, à plusieurs reprises, à une rétention
de ces informations de la part des organes de la procédure collective. Les
tracasseries en tout genre opposées au repreneur potentiel ont eu pour
effet l’abandon du projet par les financiers, réduisant à néant les
efforts développés. Cette
situation a créé un vif émoi, tant auprès des salariés que des élus
et partenaires locaux. .../... Lors
d’une réunion, le 5 novembre 2004, à laquelle participaient les représentants
des salariés, le responsable légal de l’entreprise LENK, le juge
commissaire et les administrateurs judiciaires, le repreneur
potentiel (entreprise LENK) réaffirmait son intérêt pour une
reprise de l’établissement
de RAMBERVILLERS, sous réserve d’obtenir l’intégralité des
renseignements nécessaires, mais soulignait les difficultés liées à la
recherche de nouveaux partenaires financiers. C’est
pourquoi, il a été décidé qu’un délai supplémentaire soit accordé
avec engagement formel des administrateurs et du juge commissaire de
communiquer dans les jours suivants les renseignements sollicités. L’entreprise
LENK a semble-t-il respecté ses engagements consistants à rechercher de
nouveaux partenaires financiers. Malheureusement,
tels qu’en attestent les documents joints, les renseignements sollicités,
indispensables pour que les partenaires financiers puissent disposer des
éléments nécessaires à leur implication, ne sont toujours pas
communiqués (tel par exemple : tout ce qui concerne les licences ou
brevets permettant de voir fonctionner l’outil de production),
aux motifs que les administrateurs judiciaires considèrent que la société
LENK dispose de « tout ce dont elle pouvait avoir besoin pour
établir une proposition ». Cette situation est intolérable ! Il
n’appartient pas aux administrateurs de définir la quantité et qualité
des renseignements à fournir à un éventuel repreneur, cette attitude
revenant à choisir qui est digne de recevoir quoi. Je ne
connais pas actuellement quelle est la réaction du juge commissaire,
Monsieur AUGIER, a qui copies des documents joints (courrier de Me EPP en
date du 10 11 2004 & courrier des administrateurs judiciaires en date
du 03 12 2004) ont été communiquées. Il est
utile de souligner que l’absence d’entretien des machines de
production aurait pour conséquence leur détérioration définitive, ce
qui engendrerait une
impossibilité de reprise du site. En l’état,
je m’interroge sur les motivations réelles qui sous-tendent ces
difficultés. Il
existerait une réelle volonté d’empêcher toute reprise qu’on ne
s’y prendrait pas autrement. En conséquence,
de ce qui précède, je vous prie de bien vouloir utiliser tous les
pouvoirs dont vous disposez afin de mettre un terme à cette situation
inacceptable et faire respecter l’esprit et la lettre de la loi du 25
janvier 1985, qui tend à sauvegarder la pérennité des entreprises et
protéger l’emploi. .../... Je
vous prie donc d’intervenir de toute urgence auprès des différents
organes et autorités de la procédure collective afin qu’il soit
enjoint aux administrateurs judiciaires de communiquer, sous
48 heures, tous les éléments sollicités par la société LENK,
à laquelle il convient d’accorder un délai de 8 à 15 jours pour se déterminer
ensuite de cette communication. Je
n’ose imaginer que l’établissement de RAMBERVILLERS soit
volontairement sacrifié, alors même qu’il existe une chance de survie,
avec une atténuation importante des conséquences négatives sur
l’emploi et l’économie locale. Je
vous prie de croire, Monsieur le procureur, en l’expression de mes
respectueuses salutations. P/Philippe
BRUN Raymond
FRANEY Copies : Monsieur
le Ministre de la Justice
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