Article paru dans l'Est Républicain le 26 octobre 2004 en page
Vosges
L’assemblée générale a pu se dérouler dans les locaux du CE. Les Matussière
ne désarment pas Pourtant, malgré un abattement bien légitime, l'envie de ne pas
« mourir » reprit presque aussitôt le dessus. Les représentants
du personnel, estampillés CGT, se chargèrent de sonner une nouvelle
fois la charge. Dans le même temps, les élus prirent à nouveau le
taureau par les cornes, le Capev continua à chercher des partenaires,
le souci collectif étant de sauver ce qui peut encore l'être. En
l'occurrence ces 104 embauches programmées, qui feraient un tout petit
mieux passer la pilule, avalée lors de l'énorme vague de licenciement
d'avril.
Autant d'arguments que les représentants de la CGT, Jean-Christophe
Capdet, Jean-Louis Rocklin et Guy Peyronneau (délégués fédéraux
Filpac), et Joseph Rabatel (secrétaire du comité de groupe de Matussière)
ont exposé pour la énième fois, vendredi passé, à Grenoble, aux
deux administrateurs judiciaires. Lesquels, aux yeux de Lenk, ont tout
fait pour que le rachat ne se fasse pas. « Lenk, par l'intermédiaire
de son Pdg, M. Braun, « a confirmé que Me. Coquet et Barbey
avaient tout verrouillé pour que le rachat n'ait pas lieu. Evidemment,
à force de se faire prendre pour des imbéciles, les partenaires ont
perdu patience ».
Il n'empêche qu'avant de quitter leurs « hôtes »
grenoblois, MM. Capdet, Rocklin, Peyronneau et Rabatel ont obtenu des
administrateurs qu'ils renouent le contact avec Lenk. Explications de
Jean-Christophe Capdet. « Effectivement, ils se sont engagés à
envoyer un fax à Me. Epp, l'avocat de Lenk. Je ne connais pas la teneur
exacte des écrits, qui sont arrivés le soir même à l'étude de Me.
Epp, mais il est clair que les administrateurs se mettent à la
disposition de Lenk pour de nouvelles discussions ».
L'information divulguée hier a, bien sûr, redonné confiance et
espoir aux salariés. Lesquels ne tirent néanmoins aucun plan sur la
comète. On les comprend. Il reste que la nouvelle étape de ce dossier,
que l'on aimerait voit se terminer de manière positive, se déroulera
demain loin de Rambervillers. A 9 h, les juges consulaires du tribunal
de commerce de Grenoble examineront la situation du groupe Matussière
dans son ensemble. Une prolongation d'observation pourrait être accordée.
Il reste que les ex-salariés de l'antenne de Rambervillers vont, une
fois encore, prendre l'affaire en mains. Un bus quittera les Vosges,
vers 1 heure demain matin, pour être présent à l'ouverture de la séance.
« Il est important » expliquait Jean-Christophe Capdet à
ses « anciens » collègues, « que notre entreprise
soit représentée. Notre absence donnerait raison à Matussière. Les
autres sites isérois y seront. D'ailleurs, dans les différentes
usines, il y aura aujourd'hui une assemblée générale, et un débrayage
de quatre heures est programmé mercredi matin ».
Quoi qu'il arrive désormais, personne ne pourra reprocher aux
acteurs principaux de cette mobilisation sans faille de ne pas avoir
tout tenté. Claude GIRARDET . |
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