Un communiqué de Lutz Werner Braun confirmait hier soir que le groupe allemand Lenk renonce à reprendre l'usine Matussière-et-Forest de Rambervillers.

Lenk dit explicitement qu'il a été saisi « de doute quant à l'existence d'une réelle volonté de céder cette unité de production ». Est ainsi mis en cause le « nouveau catalogue » de questions (onze, selon les représentants du personnel ayant assisté au CCE en début de semaine) soumises le 5 octobre par l'administrateur provisoire de MF, Me Coquet, aux repreneurs. Selon M. Braun, toutes les réponses à ces questions avaient déjà été données dans son mémoire de projet de reprise daté du 6 septembre.

Si on suit bien l'écrit de l'industriel allemand, il y avait discussion sur la date de reprise effective, qu'il avait fixée au 31 décembre, avec laquelle l'administrateur provisoire n'aurait pas été d'accord, le résultat final étant qu'il serait maintenant trop tard pour envisager une réouverture à cette date.

Lenk GMBH, dans une lettre adressée au CAPEV, précise que les études techniques et commerciales étaient achevées, que « le financement était acquis » et que même des commandes avaient déjà été enregistrées. Lenk remercie toutes les bonnes volontés qui l'ont soutenu, avec une mention particulière pour « l'attitude extrêmement constructive des organes représentatifs des salariés ».

On imagine la température de la douche qui s'abat sur les Rambuvetais, au moment où leurs voisins raonnais entrent dans les turbulences de spéculations que rien -et en tout cas pas la déclaration de M. Braun- ne confirme en l'état. L'hypothèse est que si soudain Raon-l'Etape est à vendre, c'est qu'il y a « vraisemblablement eu des contacts ». Et pourquoi pas avec Lenk -même si les relations entre celui-ci et l'administrateur provisoire de MF sont à l'évidence tendues. On se souvient bien que dès juillet dernier, les élus locaux de Raon-l'Etape s'étaient publiquement inquiétés des transformations et nouvelles fabrications que Lenk voulait apporter à Rambervillers. Qui serait devenu directement concurrentiel de Raon. Le balancier est aujourd'hui complètement à l'opposé.