Article paru dans  l'Est Républicain le 04 aout 2004 en page Vosges

Me Epp, ici aux côtés du président Poncelet, a participé à la réunion avec les représentants de Matussière. Photos Vincent HOPÉ

Matussière : le temps presse !

La reprise de l'entreprise de Rambervillers doit être réglée avant la fin août. C'est le souhait collectif. Le vendeur, lui, n'a toujours pas donné de réponse concrète.

« La prochaine fois que l'on se verra, j'espère que je vous donnerai des bonnes nouvelles ». L'entrevue avec Christian Poncelet s'est achevée quelques minutes plus tôt. Sur le pas de la porte des locaux du Conseil général, Me Emile Epp, avocat de Lenk, poursuit la conversation avec la délégation des Matussière et Dominique Dautriche, le secrétaire général du Capev.

Bien sûr dans les rangs des représentants de l'entreprise rambuvetaise, toujours suspendue à un avenir incertain, on espère que les propos du conseil du repreneur allemand se vérifieront. Difficile de répondre, mais désormais il est clair pour tout le monde que le temps presse. Dans les rangs des salariés, comme parmi les élus, l'attente n'a que trop duré. D'autant que tout est, a priori, réuni pour que la négociation aboutisse. En fait, et c'est là que le bât blesse, aucune réponse n'est parvenue sur le bureau du possible futur exploitant du site rambuvetais.

Explications de Jean-Christophe Capdet, délégué CGT, qui a participé à la dernière réunion du comité de suivi. « D'après les administrateurs, Me Barbey et Coquet » précisait-il, « il apparaît que les vendeurs veulent connaître la nature des produits qui seront fabriqués et le mode de financement utilisé pour le rachat ».

Deux « arguments » qui ont provoqué une montée d'adrénaline chez le président Poncelet. « Mais enfin, s'ils veulent fabriquer du chewing-gum, c'est leur droit ». Pour ce qui concerne le financement, Me Epp apporta une précision importante. « Nous avons la certitude qu'un investisseur privé apportera un million d'euros ».


Bientôt une table ronde

Une réflexion qui « piqua » une nouvelle fois le président Poncelet. « Depuis le début, je dis qu'ils ne veulent pas vendre. Mais enfin, maintenant, il faut savoir. C'est oui, c'est non, je commence à être fatigué ». Il n'est pas le seul. Les délégués syndicaux qui « entretiennent le feu » à Rambervillers voient arriver septembre avec une légitime inquiétude.

« Le 6 septembre, nos contrats de salariés protégés prennent fin » faisait justement remarquer Jean-Christophe Capdet. Pascal Févotte, secrétaire général de l'UD CGT renchérissait aussitôt. « Au niveau de l'organisation syndicale, les pressions diverses venues de Raon l'Etape (Ndlr : autre site de Matussière) nous dérangent. La CGT joue la carte de la reprise à Rambervillers, un point c'est tout. Depuis le début, nos délégués sont sur le terrain pour sauver leur entreprise, il ne faut pas l'oublier ».

Un point de vue largement partagé par le président du conseil général auquel s'était jointe Martine Gimmillaro, conseillère du canton de Rambervillers.

Tout cela exposé, il était nécessaire, qu'à défaut de solutions, il convenait de faire avancer les choses. Elles avanceront. Le président du Sénat a demandé que les administrateurs soient mis au fait de l'urgence de la situation. Deux points importants ressortent du dossier. Déjà, le personnel, le plus souvent qualifié, se disperse. Ensuite, le cahier de commandes du repreneur potentiel est déjà bien rempli. Un courrier dans ce sens sera donc transmis à Me Barbey et Coquet.

L'autre info de la réunion concerne l'organisation d'une table ronde entre les différentes parties. A savoir les représentants des salariés, les élus, M. Braun, le Pdg de Lenk et M. Aubertel, le Pdg de Papeteries MF. « Si on arrive à organiser ce rendez-vous, les choses devraient bouger » déclarait Jean-Christophe Capdet.

Pour le président Poncelet, elles devront nécessairement bouger. « Il faut que la question soit réglée avant la fin du mois d'août » martela-t-il.


Claude GIRARDET

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