Article paru dans l'Est Républicain
en page Vosges
C'est ce que le secrétaire du comité d'entreprise Yannick Marquis et les délégués Jean-Christophe Capdet (CGT) et Frédéric Balland (CFDT) s'apprêtent à expliquer ce jeudi matin, alors qu'il y a foule à l'entrée de la papeterie, où le campement a une fausse allure de piquet de grève.
« On a des commandes et notre entreprise n'est pas si mauvaise que ça. Il faut qu'elle tourne ! On a décidé de la prendre en charge », renchérit le délégué syndical CFDT. « La direction est hors jeu. Nous, on est tous capables de continuer, pour trouver un repreneur avant que le plan de licenciement arrive à son terme », ajoute le délégué CGT, en rappelant que la procédure ne sera pas lancée avant le 19 janvier. « A partir de là, on a 68 jours devant nous et de toutes façons, les salaires sont assurés jusqu'au 30 avril. » La stratégie des délégués, qui considèrent la réduction de son activité 2003 comme une volonté délibérée du groupe d'affaiblir la papeterie, c'est de persuader leurs collègues de faire montre d'une rigueur et d'une vigilance accrues.
Le directeur du site lui-même a été flanqué d'un « chien de garde » ! Il s'agit d'empêcher le démontage du matériel comme « l'évasion » du serveur informatique qui gère à la fois Rambervillers et Raon l'Etape. Pour cela, les salariés qui approuvent tous ce plan d'action à mains levées, sont invités à monter la garde 24 heures sur 24 à l'entrée de l'usine, en se portant volontaires pour des factions de quatre heures.
Ils s'apprêtent aussi à tirer les sonnettes du préfet et des élus,
dont le maire de Rambervillers Gérard Keller, qui, hier matin à l'entrée
de l'usine, se disait partagé entre larmes et colère devant l'avalanche
de catastrophes (Tissage de Rambervillers, Poterie lorraine, Europfil) qui
s'abat sur sa commune et « ces actionnaires qui laissent tomber un
outil de travail performant », sans penser aux 200 drames humains
qui risquent de s'ensuivre. Catherine MICHELET-FRÉMIOT (1) Qui dément donc avoir évoqué personnellement les produits dangereux, comme la citerne de peroxyde, dont certains de ses collègues brandissaient la menace, mercredi matin à l'entrée de l'usine.
|
|