Article paru dans l'Est Républicain en page Vosges le 27 mai 2004

Les Matussière dans l'incertitude
L'audience au tribunal aujourd'hui succède à une après-midi chahutée à Rambervillers.

Ce matin à 9 h, les représentants des salariés seront au tribunal de grande instance d'Épinal où la justice doit se pencher sur le plan social contre lequel les premiers soulèvent des irrégularités. Cette action en justice a aussi pour vocation de retarder les échéances du plan, en en suspendant les effets, afin de permettre à un éventuel repreneur d'avoir le temps de se décider.

Il y en a toujours un très sérieux, le groupe Lenk-Papier, de la Forêt Noire, intéressé par la totalité du site. Il a cependant demandé un nouveau délai de réflexion, jusque début juin, pour déposer sa demande officielle. La justice permettra-t-elle un nouveau report de l'examen du recours des salariés ? Réponse aujourd'hui... Mais cela ne change rien à l'agacement de la plupart des salariés, dû aux atermoiements de la direction de Matussière et Forest, groupe qui est en dépôt de bilan depuis un mois tout juste. Hier après-midi, une réunion du comité de suivi de 14 h 30 à 16 h 30 à la cellule de reclassement de Rambervillers s'est terminée par une reconduite houleuse et chahutée, pour les deux représentants de la direction, Eric Royal, directeur du site, et M. Reynaud, directeur des relations humaines du groupe. Les salariés, qui avaient attendu patiemment la sortie, ont aspergé les deux hommes de talc, ainsi que leur voitures. Ce n'est que dans la voiture des gendarmes qu'ils ont pu quitter les lieux... « Nos collègues ont, pour la plupart reçu leurs lettres de licenciement », notait Frédéric Balland, délégué CFDT. « Il ne reste plus que les salariés protégés et ceux à qui on propose un reclassement interne. Mais quand on demande des explications sur les repreneurs, les réponses sont évasives. On nous renvoie sur l'administrateur judiciaire qui ne donne aucune nouvelle...  »

G. M.