Article paru dans l'Est
Républicain en page Vosges le 8 mail
2004
Cette fois, les techniciens du groupe Werra ont fait le déplacement : réponse dans les deux semaines. Photos Claude ROUX Matussière : Christian Poncelet fait la
promo Avant de recevoir à déjeuner la ministre Nelly Olin, Christian
Poncelet a consacré sa matinée d'hier à la papeterie Matussière
et Forest de Rambervillers. Le décor s'y est figé : blocus et pendu
symbolique à l'entrée, où les équipes se succèdent, entre chalets
et feu de bois, pour garder les 3.000 tonnes de stock. Un petit groupe
de salariés attend les visiteurs : Christian Poncelet, accompagné d'un
autre repreneur potentiel, Werner Eichler.
Cet industriel autrichien, époux d'une Suissesse et habitant près
de Montreux, est le patron du groupe Werra Papier qui exploite deux
papeteries en Thuringe (ex-RDA) spécialisées dans la ouate de
cellulose, produits finis inclus, vendus à 90 % sur le marché
allemand. Avant ce debriefing, place à la visite de l'usine, où Werner
Eichler est revenu cette fois accompagné de ses ingénieurs, tandis que
Christian Poncelet, accueilli par le directeur du site Eric Royal, est
entouré de Raymond Dégémard, le vice-président du Conseil général
chargé des affaires économiques, du directeur général des services
André Arnaise et du nouveau secrétaire général du Capev Dominique
Dautriche.
Le PDG de Matussière
incontournable Même s'il donne son feu vert, ce n'est pas demain que la papeterie
tournerait pour Werra Papier, qui devrait d'abord y installer une
machine à ouate de cellulose pour le marché français, ce qui
prendrait un an : « Votre production d'enveloppes est impossible
à continuer. Nous ne connaissons que la ouate. C'est pourquoi nous
sommes venus voir si nous pouvons transformer l'usine pour en faire ici »,
explique Werner Eichler, vantant pour les salariés le système Werra
(salaire fixe + primes de productivité, syndicat unique) qui rend
« tout le monde très heureux » et qui a fait passer la
production d'une machine de 95 à 110 tonnes.
Werner Eichler promet un rapport dans les deux semaines. « Il
faut réfléchir vite, pour que le matériel ne se détériore pas et
que le personnel ne se disperse pas », insiste le président du
Conseil général, conseillant au patron autrichien de faire une offre
globale à Henri Kreitmann pour l'immobilier et le mobilier, lui-même
se chargeant de décrocher les subventions. « Mais est-ce qu'il
veut vendre ? C'est notre crainte », dit le délégué CFDT
Frédéric Balland. « Pour moi », avoue Christian Poncelet,
« c'est encore un point d'interrogation... » Catherine MICHELET-FRÉMIOT .
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