Comme on s'y attendait après l'annonce jeudi du dépôt de
bilan effectué par les Papeteries Matussière et Forest (voir L'Alsace
du vendredi 30 avril), cette filiale du groupe papetier basé à
Meylan, banlieue de Grenoble, a été placée en redressement
judiciaire. La décision a été prise vendredi matin par le
tribunal de commerce du chef-lieu de l'Isère. Deux
administrateurs judiciaires ont été désignés par le tribunal :
Me Coquet, de Meylan, et Me Barbey, de Grenoble. Les représentants
des créanciers seront Mes Roumezy et Serrano, tous deux installés
à Meylan. À Turckheim, Gérard Defosse, directeur de l'usine, se
dit confiant quant à la réussite de cette procédure de
redressement. Confronté à de grosses difficultés attribuées
principalement à la chute du prix du papier, le groupe avait lancé
un plan de redressement qui conduit à la fermeture de l'usine de
Rambervillers (Vosges) et à la suppression de 29 postes de
travail à Turckheim. « On s'est bien réorganisé et on a réussi
à retourner la situation chez nous et ça marchait très, très
bien », analyse le directeur. « Mais au niveau du groupe il
fallait trouver des investisseurs ou des repreneurs pour passer le
cap des grosses échéances de mai ». En l'occurrence le
remboursement d'un emprunt de 15 millions d'euros contracté l'année
dernière, plusieurs millions d'investissement, sans compter la
facture des cotisations URSSAAF en attente de paiement. « Nous
avions un réel espoir et on cherchait dans ce sens depuis trois
mois, mais rien ne débouchait au 1er mai
», explique encore M. Defosse. En ce qui concerne le retard prévisible
de paiement des salaires d'avril, qui seront pris en charge par l'AGS
(régime de garantie des salaires), « l'usine versera un acompte
le plus tôt possible après le 5 mai, date normale de paiement
des traitements. Ça dépendra juste du délai technique de
transfert par le biais de l'administrateur judiciaire. Je
communiquerai la date aux employés dès lundi ou mardi », a
assuré le responsable.