Article paru dans l'Est
Républicain en page Vosges le 10 avril 2004 « On a bon espoir qu’une reprise aboutisse, on fait tout pour cela » assure Eric Royal, le directeur du site L'espoir renaît chez Matussière 10 h, hier matin, devant le site rambuvetais. Un petit groupe de salariés
discute devant un feu de palettes alors que le brouillard maintient une
température proche de 0èmec au sol. La deuxième machine de l'usine
vient d'être arrêtée et les ouvriers s'apprêtent à participer à une
assemblée générale organisée par leurs délégués syndicaux. « Le
but du jeu est de motiver les troupes », explique Jean Christophe
Capdet, le délégué CGT. « Les 15 jours qui viennent vont être
difficiles car l'usine est arrêtée et il va falloir que le personnel
trouve ses marques. Mais il y a de l'espoir au bout du tunnel et c'est
cela le plus important ». Cet espoir, pour le délégué est le résultat
de la mobilisation des salariés. On ne donnait pas cher de leur avenir le
6 janvier dernier, en effet, lors de l'annonce de la fermeture du site par
le groupe. « On ne se serait pas battus depuis cette date, on aurait
disparu, si on en est là aujourd'hui, c'est grâce à notre détermination.
Maintenant nous savons qu'après le 26 avril, il y aura quelque chose ».
Le 26 avril constitue la date butoir où doivent être envoyées les
lettres de licenciement...
Trois repreneurs seraient désormais en lice en effet, une entreprise
familiale allemande dont le montage industriel est prêt, un Suédois qui
est en contact avec le Capev et qui s'il se décide « reprendrait également
le site de Raon l'Etape » et également un Belge. « Mercredi,
pendant la manifestation, un fabricant belge a passé la journée ici avec
les ingénieurs » ajoute Frédéric Balland, délégué CFDT
« il s'est, semble-t-il déclaré intéressé. Par ailleurs, notre
directeur nous dit que Matussière est prêt à vendre. Mais nous n'avons
aucune certitude ». S'agissant du nombre de salariés qui seraient
repris dans l'une ou l'autre de ces éventualités, les syndicats ne
souhaitent pas encore avancer de chiffres, mais espèrent qu'il atteindra
la moitié de l'effectif actuel. Du côté de la direction, on confirme
les trois pistes sans vouloir toutefois donner plus amples détails.
« On travaille avec les personnes intéressées, on les aide à
peaufiner leur projet et on a bon espoir que l'un d'entre eux aboutisse »
explique Eric Royal, le directeur du site. En attendant, les salariés ont
du pain sur la planche, ils vont s'attaquer au nettoyage de l'usine.
« On veut montrer que derrière les manifestations il y a du matériel,
un outil de travail en bon état qui permet de faire vivre notre commune »,
poursuit Jean Christophe Capdet. Ils vont assurer également la
maintenance du site pour que l'entreprise puisse redémarrer immédiatement.
On ne laissera pas le contrôle de l'entreprise à la direction, on sera là ».
Ne reste plus à chacun qu'à faire preuve, encore une fois, de patience. |
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