Article paru dans l'Est Républicain en page Vosges le 19 mars 2004

Les Matussière à Paris... et en grève

Hier, à 4 h, 60 salariés de Matussière et Forest sont partis manifester à Paris. Leur objectif : sensibiliser le ministère de l'Industrie à leur volonté de trouver un repreneur pour leur usine.

Simultanément, les papetiers de Rambervillers ont entamé un arrêt de travail de 24 h. Dans une ambiance bon enfant, ils ont barré l'accès de l'entreprise aux camions de livraison, et répété leur volonté de préserver leur outil de travail : « Parmi ceux qui sont restés, figurent beaucoup de gars de la maintenance, capables de redémarrer la production à tout moment », explique Jean-Michel. « Nous voudrions être entendus, au moins pour que les jeunes puissent continuer à travailler ici. »

Le doute s'est instillé chez les salariés : le groupe veut-il vraiment céder l'usine ? « On continue à produire à une cadence modérée, explique M. Baland, pour la CFDT. On est encore 200 à bosser. Il n'y a ni dépôt de bilan, ni liquidation, juste un plan social. On se sent abandonnés par les politiques. D'ailleurs, regardez les panneaux électoraux : il n'y a pas d'affiches ! »

Seule celle de la LCR-LO figure sur le panneau où l'on remarque bien davantage le cri : « MF, pas de fermeture ! »

Dans son bureau, le directeur Eric Royal exhorte à la patience, tout en comprenant le doute des salariés : « 15 entreprises sont venues, 5 s'intéressent au site. J'en attends une nouvelle ce vendredi. Ce qu'on cherche à trouver, c'est un papetier avec un projet industriel viable, qui reprenne le maximum de personnel possible. C'est lui qui va fixer les conditions de reprise, avec les pouvoirs publics qui détermineront les aides possibles. On travaille beaucoup sur le projet. Et le comportement responsable du personnel joue en notre faveur. »

Cet après-midi, les délégués syndicaux et du personnel seront reçus par les services de Francis Mer et Nicole Fontaine.