Dans un contexte économique morose, le Salon régional
de la formation et de l'emploi à Colmar a connu un beau
succès.
LE 26 e Salon régional de
la formation et de l'emploi, lancé à l'iniative de
l'association JEF (Jeunes emploi formation), s'est achevé
hier à Colmar, sur un bon bilan. Ces deux jours, plus de
20 000 visiteurs, dont la moitié avait moins de 25 ans,
ont arpenté les allées, contre 18 000 en 2003, à la
recherche d'un stage, d'un premier emploi ou éventuellement
d'une ré-orientation professionnelle. Dans les quatre
halls du parc-expo, 230 exposants étaient présents,
parmi lesquels des administrations, de nombreux centres
d'apprentissage, établissements scolaires et grandes écoles,
des cabinets de conseil, des entreprises d'intérim, ainsi
qu'une soixantaine d'enseignes régionales, réparties par
pôles professionnels.
Anticiper les besoins
Si quelques-unes proposaient directement des embauches,
en particulier dans le bâtiment et la grande
distribution, la plupart, dans ce contexte économique
morose, venaient avant tout dans le but de présenter leur
activité. Et anticiper les besoins à venir en matière
de formation. Le secteur « papetier » était ainsi présent
en force, autour du Centre de formation d'apprentis de Gérardmer,
afin de « redorer le blason de la profession, qui souffre
d'une fausse image d'abatteurs d'arbres, et recruter pour
le CFA », selon la formule du directeur de la cartonnerie
Rossmann de Sainte-Croix-aux-Mines, Jean Gonzalez. De
fait, poursuit Martine Soul, secrétaire aux ressources
humaines à Kayserberg-packaging, « à moins d'avoir de
la famille qui y travaille, les jeunes ne connaissent pas
les métiers du bois et du papier ».
Intrusion syndicaliste
Hasard malheureux, cet effort de communication a eu
lieu alors même que Matussière et Forest venait
d'annoncer la fermeture de son usine de Rambervillers et
29 licenciements à Turckheim (L'Alsace du 8 janvier). Ce
que sont venus dénoncer sur place, devant le stand de la
société au salon, une bonne dizaine de syndicalistes CGT
et CFDT venus exprès des Vosges pour distribuer des
tracts à propos du projet de restructuration du groupe.
Une initiative « pacifiste », certes quelque peu
embarrassante pour le responsable du personnel à
Turckheim, mais dont les professionnels des stands
voisins, qui se disaient compréhensifs, relativisaient la
portée. « Il est vrai que le secteur est de plus en plus
touché par la concurrence étrangère, notamment des pays
de l'Est », notait par exemple Martine Eich, assistante
commerciale et de direction à la papeterie du Rhin,
d'Illzach. « Néanmoins, les produits recyclés ont assurément
de l'avenir et nous aurons besoin d'opérateurs de
production, comme des conducteurs de machines à papier ».
Des postes seront à pourvoir à tous niveaux de
qualification, du CAP au BTS, c'est ce que les
professionnels « papetiers » ont affirmé hier aux
jeunes visiteurs. Cela d'autant plus qu'il leur faudra
compenser, d'ici deux à quatre ans, les départs massifs
à la retraite des enfants du baby boom.
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