Article paru dans l'Est Républicain en
page Vosges
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Les délégués ont expliqué les
enjeux aux salariés, devant les chalets prêtés par
la municipalité de Rambervillers pour que les salariés
n’aient pas trop froid devant l’usine. |
Éclaircie sur Matussière et
Forest
Les machines ont cessé de tourner à 13 h 30 à l'usine de
Rambervillers. Chez les collègues solidaires de
Raon-l'Etape, ce fut même plus tôt. En fait, toutes les
usines du groupe Matussière et Forest avaient tenu à témoigner
leur solidarité de façon identique. Un débrayage, le
temps de la tenue des différents comités d'entreprise qui
succédaient hier au comité central d'établissement à
Lyon lundi...
Un comité central au cours duquel les représentants des
salariés ont eu la bonne surprise d'apprendre que le groupe
acceptait de chercher un repreneur pour le site rambuvetais.
La séance hier à 14 h du comité d'entreprise commençait
donc sous de meilleurs auspices que prévu.
Et de fait, pendant une heure et demie, les délégués
de la CFDT et de la CGT ont eu un débat très constructif
avec Eric Royal, le directeur du site. « On nous a
demandé notre avis sur l'ouverture du Livre IV, concernant
les difficultés du groupe », expliquait
Jean-Christophe Capdet, délégué CGT, à 15 h 50, à
l'issue de la réunion. « Nous n'avons pas donné
d'avis favorable ou défavorable. Nous le donnerons le 11 février,
pour le second CE consacré cette fois à l'ouverture du
Livre III, le plan social proprement dit. »
Des avancées
Ce dernier n'est donc pas suspendu, puisqu'en
fait, il n'empêche absolument pas qu'un repreneur puisse être
recherché et trouvé, et encore moins l'usine de tourner.
C'est sur ce dernier point qu'il y a eu d'autres avancées.
« La direction a assuré que nous pouvions tourner
tant qu'il y aura des commandes à honorer ». Il y a
du travail pour un groupe de machines jusqu'au 3 février,
et jusqu'au 8 pour un autre. Pour Frédéric Balland, délégué
CFDT, « On vend très mal une usine qui est fermée,
qui ne tourne plus. Nous voulons témoigner que nous sommes
une main-d'oeuvre sérieuse, soucieuse de son outil de
travail. »
D'où une volonté de ne pas radicaliser la lutte. Un pas
qui est suivi d'un autre de l'autre côté, puisque la
direction de la papeterie a selon les syndicats décidé de
payer les salariés pendant la durée de leur débrayage,
qui aura duré près de trois heures...
Enfin, autre bonne nouvelle, un repreneur éventuel
devrait visiter le site aujourd'hui. « Nous sommes
contents de voir que les politiques suivent, comme lors de
l'entretien hier avec le ministre de Robien, et aussi le bon
suivi qui est fait par le Capev, qui est venu vendredi »,
remarque le délégué cédétiste.
Les représentants du personnel ont donc essayé de
transmettre à leurs salariés, qui avaient battu la semelle
devant l'usine à côté d'un feu de palette pendant la réunion,
la confiance qui les anime pour la suite.
« Nous avons des machines, un savoir-faire et des
qualifications pointues, du sérieux, un marché porteur, le
papier recyclé à 97 %, et le recyclage des tétrapacks que
nous sommes seulement deux à faire en France... On devrait
s'en sortir », explique un des délégués. « Et
aujourd'hui, le cours du papier remonte, lentement, mais il
remonte. »
Hier, le travail a repris normalement.
Avec une lueur d'espoir, parmi la brume qui recouvrait le
pays.
Guillaume MAZEAUD
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