Article paru dans l'Est Républicain en page Vosges

« C'est un choc »

Ce n'est rien d'écrire que la nouvelle a fait l'effet d'une bombe dans le canton de Rambervillers. « C'est un choc », avoue, consternée, Martine Gimmillaro. « Nous avons été informés vendredi. J'étais tellement assommée par cette annonce que j'ai aussitôt demandé à rencontrer les délégués syndicaux et les représentants du personnel pour leur en faire part. Car je ne me voyais pas passer le week-end avec ça », poursuit la conseillère générale.

« Ce qui est très dur, c'est d'apprendre la fermeture totale du site. Sans évoquer un plan social ou la possibilité d'une reprise. Là, c'est le néant, il n'y a pas d'espoir. Tout le monde est assommé », ajoute Martine Gimmillaro. Laquelle parle d'une « démarche très cynique » de la part de la direction de Matussière et Forest d'avoir attendu la fin des Fêtes et ce début d'année pour annoncer brutalement la fermeture du site.

La conseillère générale s'est bien sûr rendue à l'usine hier après-midi. « C'est très difficile de rencontrer les personnes. On se sent démuni. On a mal pour eux mais on ne peut pas leur apporter grand chose », admet-elle, mettant en avant la dignité des salariés face à cette dramatique nouvelle. « On n'en mesure pas les conséquences. Il faut penser à tous les emplois induits, au commerce en général, à la répercussion sur la vie de tout le canton », s'inquiète Martine Gimmillaro.

« On ne pouvait pas envisager que le pire n'était pas derrière nous », confie, amère, le professeur de mathématiques, forcée de reconnaître que la décision de Matussière et Forest, tout comme la manière employée par l'entreprise, sont en complet décalage avec ce qu'on peut entendre en terme de reprise économique ou de droit des salariés. « On est à contre-courant », avoue-t-elle.




P. -H. W.

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