Article paru dans l'Est Républicain
en page Vosges Elus, représentant de l’Etat et représentants des papetiers, même combat ! Photo Nicolas BARREAU Tous groupés pour Matussière et Forest Le 2 janvier à 15 h, Henri Kreitmann, le président de Matussière et Forest SA, la holding des Papeteries du même nom, avait demandé un rendez-vous à Christian Poncelet : pour lui annoncer en avant-première la fermeture de l'usine de Rambervillers, dont le comité central d'entreprise devait être informé quatre jours plus tard. Dire que le président du Conseil général n'a pas apprécié est un euphémisme. Martine Gimmilaro en a été témoin, elle-même étant « assommée », par la nouvelle. « Je ne sais pas comment j'ai fait pour rentrer en voiture », confiait hier la conseillère générale de Rambervillers, qui a alors elle-même prévenu les délégués de la papeterie, pour leur éviter le coup de massue au CCE. Espoir partagé
La table ronde a duré plus d'une heure, après que Christian Poncelet eut regroupé symboliquement tout le monde autour de lui pour la photo, et mis du baume au coeur des « Matussière » en confirmant qu'il avait reçu « très durement », le nommé Henri Kreitmann, venu lui dire froidement que les papetiers vosgiens devaient accepter d'être sacrifiés pour la bonne cause : éponger des pertes abyssales. Preuve de la fureur présidentielle : « Qu'on applique la loi ! », lance Christian Poncelet, faisant référence à l'article 118 de la « loi de modernisation sociale » d'avril 2002 (et de gauche), qui impose à une entreprise de plus de 1000 salariés fermant un site de consacrer trois à quatre SMIC par salarié à sa réindustrialisation, faute de quoi le trésorier-payeur-général est chargé de récupérer la créance.
Et surtout la papeterie produit 97 % de papiers recyclés, à partir de rebuts que l'on ne s'arrache pas, comme les affiches publicitaires imprégnées de colle. C'est même l'une des deux seules usines de France à traiter les briques alimentaires dont personne ne veut, puisqu'il faut en retirer l'aluminium intérieur pour récupérer le carton, expliquent les délégués, qui verraient bien un repreneur se tourner (avec des aides) vers le « développement durable », par exemple en transformant les sacs plastique en bitume.
Catherine MICHELET-FRÉMIOT |
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