Article paru dans l'Est Républicain le 9 novembre 2004 en page
Vosges
Les Matussière espèrent que la société va obéir à la mise en demeure du juge de remettre le chauffage dans l’usine. Matussière :
un mince espoir A la demande des Matussière, un nouveau point de la situation a été
fait, hier au conseil général, sur la reprise de l'usine de
Rambervillers par le papetier allemand. Un tour du propriétaire consécutif
à la rencontre enfin constructive qui a eu lieu entre les différentes
parties vendredi dernier à Grenoble (E.R. du samedi 6 novembre).
Christian Poncelet a dirigé cette table ronde à laquelle
participaient, entre autres, Lutz-Werner Braun, le Pdg de Lenk, Maître
Epp, son avocat-traducteur, Michel Heinrich, ainsi que les délégués
syndicaux de l'entreprise et leurs conseillers.
On le sait, l'industriel allemand est toujours intéressé par
l'usine de Rambervillers, mais il a perdu en route les deux financiers
qui étaient à la base de son offre d'un montant de « 8-9 M€ »
qui prévoyait « 104 embauches ». « Nous sommes là
pour trouver un partenariat afin de construire un accompagnement
financier qui permette à Lenk de faire une deuxième proposition »,
a lancé Jean-Marie Rocklin, de la Filpac CGT, pour ouvrir les débats.
« Ce qu'il manque, c'est l'essentiel, à savoir l'argent »,
a aussitôt embrayé le président du Sénat, avant d'entrer dans le vif
du sujet, interrogeant ainsi le PDG de Lenk : « Pouvez-vous
convaincre vos associés de revenir ou en trouver d'autres, puis
formuler une nouvelle offre dans les trois semaines qui viennent ? ».
Ce à quoi Werner Braun a répondu, avec une extrême prudence :
« Je ne crois pas que nos partenaires reviendront car ils se sont
sentis maltraités. Nous allons prendre un certain nombre de contacts
avec d'autres papetiers, mais cela sera très difficile ». Une réponse
qui ne laisse entrevoir qu'un mince espoir.
Pas dans les attributions du département L'autre point important de la réunion concernait la nécessité que
le chauffage soit rapidement remis en route dans l'usine. Là aussi, le
président du conseil général, refroidi par l'attitude négative de la
direction de Matussière et des administrateurs depuis le début de
l'affaire, est resté ferme sur ses positions : « La société
doit faire le nécessaire. Mais elle freine car elle serait ravie que
nous le fassions à sa place. Pas question. Pour intervenir, il faudrait
vraiment que nous ayons une assurance forte ».
Des représentants de la société, laquelle a été mise en demeure
d'entretenir l'usine par le juge-commissaire, sont venus sur le site de
Rambervillers hier matin. « Pour voir comment ils pouvaient procéder
pour remettre le chauffage », précise Jean-Christophe Capdet,
l'un des délégués. Mais les Matussière ont appris à être très méfiants.
« Il ne faut surtout pas créer trop d'espoirs », concluait
Yannick Marquis, le secrétaire du CE, à l'issue de la réunion. Tout
le monde l'avait compris ainsi.
P.H.W.
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